Entre le monde des athlètes et des joueurs et celui des dirigeants, il y a tout un fossé. On parle bien sûr de notre sport où les athlètes et les joueurs jeunes et moins jeunes ont une distance «sportive» et «humaine» par rapport aux dirigeants des clubs, des fédérations et bien sûr du ministère des Sports. Au lieu que ces deux mondes fusionnent et offrent des performances, la distance est — bien au contraire — si lointaine que l’on n’arrive plus à se comprendre. Les athlètes en général et leurs entraîneurs sont confrontés à la compétition, aux aléas de la réalité (financement insignifiant, complications administratives, mauvais suivi…) et n’ont pas le soutien qu’il faut pour avancer et pour se concentrer sur le volet sportif. De l’autre côté, les dirigeants, en grande partie, vivent dans leur tour d’ivoire, préférant dans la plupart des cas soigner leur image et capitaliser leurs intérêts à travers les performances des joueurs et des athlètes. Combien de dirigeants, quelle que soit leur fonction, ont profité de leur statut et des athlètes pour gagner de l’argent et pour nouer des contacts et des réseaux de relations “rentables” ?. Si les joueurs et les athlètes suent, souffrent pour pouvoir s’illustrer, bataillent chaque jour pour avoir une subvention ou pour gérer leurs carrières, les dirigeants, eux, vivent ailleurs et ne se soucient guère des attentes de ces acteurs sur le terrain.
Leur dada, c’est gagner en notoriété et en ego, c’est dénicher un poste dans une commission africaine ou internationale, et bien sûr quand on monte en hiérarchie, la frénésie pour les postes et pour la célébrité monte aussi. Regardez également ces responsables et ces dirigeants du ministère des Sports qui représentent cette fâcheuse “technocratie” obsédée par les textes et les procédures désuets et dépassés.
Savent-ils et connaissent-ils ce que vit et endure un athlète? Ont-ils connu et vécu des moments sportifs? Ont-ils le courage et la subtilité pour contrecarrer les textes actuels et le système qui freine l’élan des athlètes? On en doute fort. Tant que le monde des sportifs est si distinct de celui des dirigeants, les handicaps persisteront. Ces athlètes et ces joueurs ont besoin de gens qui les comprennent, qui ne les manipulent pas et qui innovent comme le font les nations développées en sport.